L’Espérance Sportive de Tunis est certes au summumde sa forme. Ses résultats positifs accumulés sur tous les fronts dans lesquels elle est engagée, le démontrent avec évidence. Mais sa dernière sortie face à l’Union Sportive Monastirienne donne quand même à penser après les signes de relâchement qui étaient criards avant-hier en fin de match. Et ce n’est pas la large victoire (3-1) qui lui ayant garanti le passage en demi-finale de dame coupe aux dépens des Monastiriens qui va occulter ces signes quelque peu agaçants à moins de deux semaines de la finale de la Ligue des champions contre le Wydad de Casablanca. En effet, l’on peut même affirmer que s’il y avait besoin de jouer les prolongations, on se serait vraiment inquiété sérieusement quant à l’issue de ce quart de finale.
Ceux qui n’ont pas vu le match peuvent être leurrés par le score réalisé par la troupe de Mouîne Chaâbani qui a su intelligemment se tirer d’affaire d’une manière précoce avant que ses accus ne se déchargent. Ce fut grâce à deux buts marqués en première mi-temps par Youssef Blaïli (24’) et Junior Lokosa (43’) et à un troisième qui fut l’œuvre de Anice Badri à la 75’.
Les «Sang et Or» défient la fatigue
Tout le monde pensait que les joueurs de l’Espérance se sont contentés de ces trois buts avant de gérer «tranquillement» le restant du match.
Mais en vérité, les méfaits de la forte sollicitation dont ils souffrent depuis des mois, ajoutés au jeûne et à la chaleur qui commence déjà à s’installer semblent commencer à les émousser.
En témoigne, à ce propos, la fin de match tonitruante faite par les Monastiriens. Ces derniers ont failli remettre les pendules à l’heure en moins de dix minutes de jeu. Leur «malicieux» butteur Rafik Kabou parvint à réduire l’écart à la 86’ avant que son coéquipier Ameur Omrani ne vit son tir s’écraser sur le montant gauche de Moez Ben Chrifia à la 90’. Ce dernier s’est, de surcroît, déployé magistralement aux toutes dernières secondes du match pour effacer un but tout fait, suite à la tentative de Ali Amri.
Encore une fois, le réalisme et le métier des «Sang et Or» se trouvent être payants. Pendant plus d’une heure, ils étaient littéralement supérieurs à leur adversaire.
Mais après, ils ont commencé à manquer manifestement de jus au point de laisser carrément l’initiative aux Monastiriens qui, avec un peu plus de chance, auraient pu profiter de l’aubaine.
Maintenant avec le calendrier «impossible» qui s’impose comme un diktat de la part de la FTF, on se demande comment l’Espérance va pouvoir réussir un finish heureux à ce stade du sprint final des trois fronts dans lesquels elle est en lice ?
Heureusement que son adversaire de la finale africaine se trouve dans le même pétrin avec son calendrier marocain aussi marathonien que celui de l’Espérance. Mais cela n’empêche que la FTF se doit de trouver une solution pour ménager un tant soit peu notre brave représentant afin de lui permettre d’offrir à la Tunisie une autre satisfaction, dont il reste capable malgré vents et marées.
Amor BACCAR